POLAND 39 , est le dernier jeu de la série PANZER CAMPAIGNS produit par Wargame Design Studio.
Je n'ai pas encore eu le temps de le tester en multijoueur, voici néanmoins un survol à basse altitude de ce titre qui nous plonge au cœur de la campagne de septembre 1939, théâtre du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Les habitués de la série se retrouveront en terrain connu.
Les jeux Panzer Campaigns simulent des campagnes militaires à l’échelle tactique et opérative, en représentant les mouvements de divisions, régiments et bataillons sur des cartes hexagonales, avec une échelle de 1 km par hex et des tours de 2 heures.
Chaque scénario couvre de quelques jours à plusieurs semaines de combats, avec des objectifs historiques ou hypothétiques
Le moteur de jeu Panzer Campaigns offre plusieurs modes de jeu : contre l’IA, par e-mail (PBEM), en réseau local ou via Internet en temps réel, et en mode « hotseat » à deux joueurs.
Aux premières lueurs du 1er septembre 1939, 1,5 million de soldats allemands et plus de 2 700 chars étaient massés le long de la frontière polonaise, prêts à libérer un nouveau type de guerre fulgurante et terrifiante : la Blitzkrieg.
À 04h47, les canons du cuirassé Schleswig-Holstein tonnèrent contre la forteresse de Westerplatte, marquant le début des hostilités.
La Luftwaffe avait déjà bombardé Tczew et Wielun, tandis que des commandos allemands en civil s’emparaient de mines et d’installations industrielles en Silésie.
L’invasion était lancée, et l’Europe s’enfonçait dans une nuit de feu et de sang qui durerait près de six années.
Face à la supériorité écrasante de la Wehrmacht, à sa mobilité, à sa puissance blindée et à la menace soviétique à l’Est, la campagne de Pologne semblait, dès le départ, une cause perdue.
Les défenses frontalières furent balayées, l’armée polonaise dépassée par le rythme effréné des opérations allemandes, sans moyen de contrer les bombardements méthodiques de la Luftwaffe sur ses villes.
Et pourtant, le soldat polonais résista avec un courage inébranlable et une détermination farouche.
À Mlawa, l’infanterie stoppa l’élan des blindés. À Tomaszow Lubelski, elle se battit jusqu’à la dernière cartouche.
À Mokra, la cavalerie infligea de lourdes pertes à l’envahisseur, il s'agissait d'une infanterie portée plus qu'une cavalerie dédiée à la charge.
Historiquement la cavalerie appuyait là une attaque de chenillettes blindées, puis par une jeu de circonstances, la cavalerie polonaise se retrouva au milieu d’une colonne de véhicules allemands, qui reflua, surprise par cette rencontre équestre.
Cette anecdote est venue renforcer le mythe des charges de cavalerie polonaise face à des panzers, ce qui n'a jamais eu lieu en 1939.
Surclassée numériquement (plus de deux contre un) et technologiquement, l’aviation polonaise mena malgré tout une campagne habile, frappant encore loin dans les lignes ennemies.
À Gdynia, marins et volontaires civils tinrent la ville pendant dix-neuf jours dans une défense héroïque. Et sur les rives de la Bzura, l’armée polonaise anéantit une division allemande entière — la plus grande offensive terrestre alliée avant 1941.
Même après la chute de leur pays, les soldats polonais poursuivirent le combat depuis l’étranger, gagnant leur surnom historique : « les premiers à se battre ».
La fonction de sous-cartes permet de subdiviser la carte principale en segments plus petits pour la création de scénarios personnalisés.
Les notes de conception incluant la production du jeu, des commentaires sur la campagne et les sources utilisées par l’équipe de développement pour créer cette simulation sont très riches.
Poland '39 comprend 77 scénarios – couvrant toutes les tailles et situations, incluant un scénario tutoriel en solo ainsi que des versions spécialisées pour le jeu en face à face ou contre l’IA.
La carte principale (956 565 hexagones) couvre l’ensemble de la Pologne, l’Allemagne de l’Est, la Ville libre de Dantzig, la Prusse-Orientale, l’Autriche, la Tchécoslovaquie, la Lettonie, l’Union soviétique, la Hongrie et la Roumanie. Il s’agit de la plus grande carte publiée à ce jour.
Le fichier d’ordre de bataille couvre les forces de l’Axe et les forces alliées ayant participé à la campagne, avec d’autres formations ajoutées pour des situations hypothétiques.
Un éditeur de l’ordre de bataille, des paramètres et des scénarios permet aux joueurs de personnaliser le jeu.
C'est parti pour le survol à basse altitude !
Ici la carte montre les forces allemandes positionnées au nord de Tczew, prêtes à lancer l’assaut sur cette ville défendue par l’armée polonaise. On distingue clairement les hexagones représentant différents types de terrains — forêts, zones urbaines, rivières — qui influencent les mouvements et la résolution des combats. La rivière traversant la carte et les infrastructures ferroviaires indiquent que ce scénario met probablement l’accent sur la capture de points stratégiques essentiels pour le déroulement de la campagne.
Sur la droite, une fenêtre d’organisation affiche la structure hiérarchique des forces allemandes engagées dans l’opération.
On y retrouve notamment le Gruppe Eberhardt, composé de troupes irrégulières issues de Dantzig, comme la Heimwehr Danzig, ainsi que le Gruppe Medern, doté d’artillerie, de pionniers et d’unités mécanisées. Cela reflète une coordination entre différents types d’unités, typique des opérations combinées de la Blitzkrieg naissante.
L’interface utilisateur, en haut de l’écran, est dense mais bien structurée.
Elle donne accès à toutes les fonctionnalités du moteur de jeu : actions de combat, mouvements, ingénierie, rapports détaillés, gestion de la carte, zooms multiples et vues alternatives en 2D ou 3D. À gauche, une illustration en noir et blanc de soldats polonais au combat ajoute une touche immersive et rappelle le contexte historique dramatique de ce scénario.
Ce scénario d’introduction a clairement pour but de familiariser le joueur avec les mécaniques essentielles de la série Panzer Campaigns : déplacement, assaut, franchissement de rivière, logistique et coordination entre unités.
En ciblant Tczew, un nœud ferroviaire clé dans le corridor de Dantzig, il propose une entrée en matière stratégique tout en évoquant l’un des tout premiers engagements de la Seconde Guerre mondiale.
La photo aérienne continue !
Cette capture d’écran est tirée du scénario de campagne principale. Elle présente une vaste portion du front nord de la Pologne en septembre 1939, mettant en scène les premières phases de l'invasion allemande.
Au centre de l'image, on aperçoit la région de Mława, fortement défendue par les forces polonaises représentées en couleur rouge. Cette position fortifiée fut historiquement l’un des points d’appui cruciaux de l’armée polonaise, destinée à ralentir l’avance allemande vers Varsovie. La carte illustre parfaitement l’intensité des concentrations de troupes : les formations allemandes, identifiables par les unités gris foncé ou noires, sont disposées en arc autour de Mława, prêtes à l’assaut frontal et au contournement.
Plus au nord, on observe le déploiement des unités allemandes aux abords de Działdowo, dans une configuration typique de percée mécanique appuyée par de l’artillerie et des unités de reconnaissance.
Sur la gauche de l’interface, les fiches d’unités présentent le détail des unités sélectionnées par le joueur.
Comme souvent dans les jeux WDS, il est possible de choisir des pions alternatifs en lieu et places des symboles OTAN, ici les silhouettes permettent d'identifier clairement le type d'unité.
Avantage, une lisibilité plus ludique, inconvénient, les silhouettes sont identiques pour chaque type d'unité, on aurait aimé un peu de diversité et voir peut être des silhouettes différentes représenter un même type d'unité.
L'ambiance sonore du jeu manque cruellement de musique, c'est en effet au son de canonnades ou de rafales d'armes automatiques que vous allez jouer. C'est un peu dommage, il doit être possible de sonoriser les parties avec des morceaux d'époque, sans tomber dans la musique patriotique ou de propagande. L'idée n'est pas d'avoir une bande son adaptée au camp joué, mais bien d'avoir un fond sonore en toile de fond, qui accompagne le joueur et ambiance la partie, pourquoi pas de la musique folk polonaise des années 40 et de la musique tyrolienne ou de la musique classique pour ambiancer vos parties coté teuton ?
Il est bien sur possible de couper les effets sonores et de lancer votre playlist derrière le jeu.
A mon sens, la musique participe du jeu, c'est certes une simulation, historique et pointue, mais aussi un objet culturel, de part la qualité de la reproduction historique, une bonne bande son s'impose !
Nous nous retrouvons ici dans le cadre du scénario de la campagne de Pologne de 1939.
La carte représente la portion sud du front, le secteur stratégique de la frontière entre l’Allemagne, la Tchécoslovaquie annexée (Böhmen und Mähren), la Slovaquie et le sud de la Pologne.
On y distingue la ligne de front à la veille de l’offensive allemande dans cette région montagneuse et boisée. Le joueur contrôle ici les unités polonaises (en rouge foncé) disposées en profondeur dans le sud-est du pays, à l’ouest de Cracovie.
Les forces allemandes (en bleu) sont déployées de manière offensive tout au long de la frontière, prêtes à enfoncer les défenses polonaises dans un mouvement en tenaille.
Le relief, les rivières et les zones forestières jouent un rôle crucial dans cette partie du front, où le mouvement est contraint par la géographie autant que par la logistique.
Le moteur de jeu rend parfaitement la dimension opérative et tactique qui permet de simuler un assaut mécanisé : les routes secondaires, les zones de couverture et la distribution du ravitaillement deviennent des facteurs déterminants.
La frontière en jaune rappelle le contexte historique : les Sudètes sont déjà passées sous domination allemande, tout comme la Slovaquie, devenue un État satellite.
Le joueur doit ainsi composer avec un encerclement un vrai défi à relever !
Panzer Campaigns: Poland '39, comme les autres titres de la série, s’adresse avant tout aux amateurs de wargames rigoureux, exigeants et historiquement fidèles.
Ce n’est pas un jeu de guerre accessible au sens habituel du terme : il ne cherche pas à plaire par son esthétique mais par la profondeur de sa simulation opérationnelle.
Si vous appréciez l’analyse, la planification, et que vous prennez plaisir à reconstituer avec exactitude les conditions militaires d’une campagne historique, ce type de jeu est pour vous !
Ce jeu s’adresse donc à ceux qui aiment décortiquer les ordres de bataille, lire des manuels, mesurer la portée logistique d’une route ou d’un dépôt de ravitaillement.
Les passionnés d’histoire militaire y trouveront un formidable outil de compréhension des enjeux de la Seconde Guerre mondiale.
Le système de jeu permet de tester des hypothèses, de simuler les choix alternatifs, et d’observer les conséquences dans une temporalité au tour par tour.
Il ne faut pas attendre ici des animations spectaculaires ou des effets visuels explosifs : l’interface est austère, l’ergonomie parfois datée, mais la richesse de contenu et la minutie des mécaniques font de cette série une référence pour les puristes du wargame hexagonal.
C’est un jeu pensé pour durer, à contre-courant des tendances actuelles, conçu pour ceux qui aiment prendre le temps de penser la guerre.
Évaluation du niveau de complexité, si vous souhaitez savoir comment j'ai déterminé ces critères, je vous invite à parcourir la page dédiée au wargaming numérique.
Wargame Design Studio propose une vaste gamme de wargames historiques pour PC, couvrant des conflits majeurs du XVIIIe au XXe siècle. Spécialisé dans les jeux tactiques et opérationnels au tour par tour, le studio met l’accent sur la fidélité historique, la profondeur stratégique et un gameplay exigeant. Son catalogue s’appuie sur les moteurs de jeux de John Tiller, remis à jour avec des graphismes améliorés, des scénarios enrichis et une compatibilité moderne.