Henri CORTA, Editions Pierre de Taillac, 232 p, 19.90 € 

Avis de Jordan

Super livre sur l'histoire des SAS français depuis les débuts en Afrique, en passant par le débarquement avec les missions en Bretagne, au niveau de la loire, des Ardennes et enfin en Hollande. 

Henry Corta, un SAS,  avant la Hollande avait déjà commencé à regrouper les opérations et les histoires de ses camarades en recoupant les archives des régiments, ainsi que les paroles des SAS ayant participé à ces missions. 

On suit donc l'épopée des parachutistes, à travers des hauts faits d'armes  et autres anecdotes, qu'elles soient drôles, héroïques ou tragiques. 

Jean-Charles FOUCRIER ,Perrin, collection Champs de Bataille, 296 p, 25 €

Avis de Christophe

Dernière lecture du moment Le Ciel du Reich 1944 de Jean-Charles Foucrier aux excellentes collections Champs de Batailles aux éditions PERRIN.

Le Ciel du Reich 1944 est une étude historique sur la bataille aérienne décisive qui a scellé le sort de l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. 

Jean-Charles Foucrier, historien spécialiste de l'aviation et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet (notamment La Bataille d'Angleterre), s'appuie sur des archives inédites, des témoignages de pilotes des deux camps et une analyse technique précise pour retracer l'année 1944 comme le point de bascule de la suprématie aérienne alliée.

En 1944, la Luftwaffe, est épuisée par des années de combats sur tous les fronts. Face à elle, les Alliés (principalement les forces aériennes américaines – USAAF – et britanniques – RAF) déploient une puissance énorme : des milliers de bombardiers B-17 et B-24 escortés par des chasseurs P-51 Mustang à long rayon d'action. 

L'objectif principal est la campagne de bombardements stratégiques sur le Reich, visant à détruire l'industrie pétrolière, les usines d'aviation et les infrastructures de transport, tout en annihilant la chasse allemande.

• Janvier-mars : Le "Big Week" (février 1944) Opération Argument : une semaine de raids massifs sur les usines aéronautiques allemandes (Leipzig, Augsburg, Regensburg). Les pertes alliées sont élevées (près de 400 bombardiers), mais la Luftwaffe perd plus de 500 chasseurs et pilotes irremplaçables beaucoup d’experten.

• Avril-juin 1944 : Transition vers des frappes tactiques en préparation du débarquement en Normandie. Les P-51 dominent les Me-109 et FW-190.

• Juillet-décembre 1944 : Raids sur les raffineries de pétrole (opération contre Ploiesti et les sites synthétiques).

L’auteur conclut que 1944 marque la fin de la guerre aérienne comme facteur décisif : les Alliés produisent 96 000 avions contre 40 000 pour les Allemands. 

Le livre, démystifie les mythes (comme l'invincibilité des forteresses volantes) et offre une vision nuancée de cette "bataille oubliée" au profit des débarquements terrestres.

Ouvrage passionnant, il s'adresse autant aux férus d'histoire militaire qu'aux lecteurs généralistes. 

Une référence essentielle sur la fin du IIIe Reich vue du ciel. 

Mais contrairement aux dires des grands pontes de l’aviation stratégique, la guerre de pouvait pas être gagnée grâce aux bombardements, il a fallu l’occupation presque complète de l’Allemagne nazie et la mort de Hitler pour obtenir la victoire.

Michaël BOURLET, GRANDJEAN C.,Perrin, 352 p, 23,90 €

Avis de Christophe

Ce livre vise à décentrer le regard habituel sur le conflit de 1914-1918, souvent réduit au front de l'Ouest, ce "Western Front" emblématique des tranchées boueuses, des offensives sanglantes comme la Marne, Verdun ou la Somme.

Au lieu de cela, Bourlet met en lumière les théâtres d'opérations oubliés ou marginalisés, qui ont pourtant mobilisé des millions d'hommes et influencé le cours global de la guerre. 

L'auteur explore une "autre Grande Guerre" : mobile, exotique, variée, se déroulant en Europe de l'Est, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient, sur les mers et dans des environnements extrêmes comme les montagnes, les déserts, les forêts tropicales ou les îles isolées. 

Ces conflits secondaires ou périphériques révèlent la dimension mondiale du premier conflit "total" du XXe siècle, impliquant non seulement les Européens mais aussi des peuples colonisés (tirailleurs africains, coolies chinois, etc.).

Le livre traite de batailles emblématiques mais méconnues, avec cartes, témoignages et sources primaires. Parmi les exemples cités :

Tannenberg (1914, Europe de l'Est) : Victoire allemande décisive contre les Russes en Prusse-Orientale, marquant le début d'une guerre de mouvement à l'Est, loin des positions figées.

Caporetto (1917, Italie) : Défaite italienne face aux Austro-Allemands dans les Alpes juliennes, un exemple de percée fulgurante et de débâcle qui précipite l'Italie au bord du gouffre.

Tsingtao (1914, Chine) : Siège japonais de la concession allemande en Asie, illustrant l'extension du conflit aux colonies pacifiques et l'alliance improbable des puissances de l'Entente.

Jutland (1916, mer du Nord) : La plus grande bataille navale du siècle, opposant la Royal Navy britannique à la Hochseeflotte allemande, un duel de dreadnoughts qui scelle la suprématie maritime alliée.

Togoland, (1914, Afrique) : Campagne éclair franco-britannique contre la colonie allemande en Afrique de l'Ouest, première victoire des Alliés dès août 1914, dans les forêts et savanes tropicales, avec des tirailleurs sénégalais en première ligne.

D'autres chapitres évoquent la Galicie, la Mésopotamie (Irak actuel), la Namibie ou les opérations spéciales, soulignant comment ces fronts ont drainé des ressources cruciales et impliqué des forces locales souvent ignorées dans les récits occidentaux.

Un livre passionnant sur un sujet très rarement évoqué sur la Première Guerre Mondiale en montrant que la Grande Guerre fut un archipel de conflits interconnectés, où la victoire finale s'est jouée autant sur les mers que dans les Alpes. 

Il complète parfaitement des ouvrages comme Verdun 1916 du même auteur, focalisé sur le cœur du mythe.