Voici le récit d’une partie de SGS: Imjin War, disputée face à Philippe Thibaut, concepteur du jeu et fondateur de la série SGS.
Nous avons choisi le scénario "Vers la Chine", une campagne intermédiaire en 25 tours.
Philippe incarne les forces japonaises, avec pour objectif de conquérir l’intégralité de la Corée, et peut-être même de pousser son avantage jusqu’aux frontières de l’Empire Ming.
Quant à moi, je jouerai les Coréens. Mon principal atout : la supériorité navale. Sur terre, en revanche, la situation est déjà critique : les troupes japonaises ont débarqué et progressent rapidement.
Ce sera donc un véritable défi pour une première partie sur ce titre, d’autant plus redoutable que mon adversaire n’est autre que l’un des artisans du système SGS, qui connaît forcément les moindres rouages du jeu…
En ce début de partie, les forces japonaises de Philippe — représentées en bleu — occupent déjà les deux tiers du territoire coréen. Le rapport de force est clairement déséquilibré : supériorité numérique, qualité des troupes… tout joue en faveur des Nippons. La partie s’annonce résolument asymétrique, et chaque tour sera un combat pour contenir l’avancée ennemie.
Philippe : La rivière Imjin a été franchie, aux prix de nombreuses pertes. Dans le centre, la bataille de Jeonju (capitale de Chungcheong) fut gagnée mais les défenseurs résistent dans la ville... au sud, le siège est mis devant Jinju, car cela bloque l'accès à la riche province de Jeolla... pour les autres régions, les troupes sont déployées pour patrouiller les axes de communications... en avant vers la Chine...
La marine coréenne est bien encadrée et dispose d’effectifs conséquents. Un dilemme stratégique se pose d’emblée : dois-je la diviser en cinq ou six escadres pour couvrir un plus large front maritime, établir un blocus efficace et freiner l’arrivée des renforts japonais ? Cette dispersion offrirait plus de flexibilité, mais rendrait chaque groupe plus vulnérable aux contre-attaques.
Finalement, je choisis la prudence offensive : deux flottes puissantes, concentrées, que je vais tenter d’employer de façon agressive pour frapper fort, là où l’ennemi s’y attend le moins.
Les forces coréennes rassemblent tant bien que mal leurs maigres troupes. Sur terre, les affrontements décisifs tournent inévitablement à notre désavantage : l’armée japonaise est trop nombreuse, trop bien entraînée. Dans cette situation critique, un appel pressant est adressé à l’empereur Ming pour qu’il nous envoie renforts, soutien... et peut-être même un grand vase pour recueillir les cendres de la flotte japonaise !
Dès les premiers tours, les pertes sont lourdes, et le poids de la guerre se fait sentir.
Au sud, les forces japonaises avancent vite, après quatre tours de jeu les citadelles tombent.
Philippe : Plus de réussite arrive afin aux sièges dans le sud et, grande nouvelle, nous avons accepté l'offre des barbares Jurchens...cela nous a coûté quelques sacs d'or et autres geishas, mais l'appoint de ces féroces nomades va déstabiliser le nord-est...
Au sud, la grande capitale de Jeolla vient de se rendre au seigneur Koyabakawa, la conquête semble en bonne voie.
On tente une échauffourée, qui tournera mal, mes forces sont bien insuffisantes pour tenir tête aux armées japonaises !
Du point de vue naval pour l'instant on domine les mers, pourvu que cela dure.
Philippe : Voilà enfin un tour prometteur sur le plan de la poliorcétique... presque tous les sièges importants on réussi, on va pouvoir reprendre la marche vers le nord
Quant à Koyabawa, il est dores et déjà promu au futur Conseil des 5 Anciens pour avoir éliminé le général Gwon Ryul (même si une part de son armée en a réchappé)..
La marine japonaise s'est réfugiée au Japon pour se refaire une santé en attendant..
J’essaie de tirer parti de mes cartes pour déclencher des soulèvements : quelques unités rebelles apparaissent çà et là, dans des zones non contrôlées par l’ennemi. Hélas, elles sont isolées, peu nombreuses, mal ravitaillées… et je ne parviens pas à les regrouper en une force capable de réellement inquiéter l’envahisseur.
En revanche, plusieurs cartes me permettent de bénéficier du soutien de la population civile. Ce réseau d’informateurs me fournit des renseignements précis sur les mouvements et la composition des forces japonaises. Et les nouvelles sont loin d’être rassurantes : l’armée ennemie est solide, bien équipée, et avance méthodiquement.
Dans cet océan de difficultés, un seul espoir subsiste pour le royaume de Corée : l’intervention décisive des Mings.
Philippe : On consolide lentement...et le blocus dans le sud n'arrange pas les choses... mais petit à petit...
Ultime bataille terrestre avec les dernières forces coréennes organisées, victoire mais le contre au prochain tour sera terrible.
Le seul domaine ou la Corée tient la barre, c'est dans le domaine naval.
Il était temps, les Mings se décident à intervenir au tour dix-huit, ils sont nombreux et pas trop mal commandés, mais ca va être compliqué de libérer du terrain, les armées japonaises sont très hautes sur la carte.
Philippe : Le malheureux roi de Corée vient d'être capturé...grande période de deuil en Joeson...
Je confirme tout en relativisant, l'empereur de Chine arrive !
L' empire des Mings contre attaque.
La bataille est perdue. Les armées Ming, pourtant redoutées, ont été repoussées, incapables d’inverser le cours de la guerre. Leur intervention, tant espérée, s’est révélée insuffisante face à la machine de guerre japonaise, mieux coordonnée et impitoyable.
Désormais, mon objectif n’est plus de libérer la Corée, mais de contenir l’ennemi. Il me faut gagner du temps, ralentir l’avancée nippone, et tenter de préserver coûte que coûte les frontières de l’Empire du Milieu. La guerre a changé de visage : ce n’est plus une lutte pour reconquérir, mais une course désespérée pour empêcher l’effondrement total.
On donne tout ...
C'est la déroute du fait des paniques plus que des pertes , j'avoue ne pas savoir comment est géré le moral dans le jeu, tout est dans la boite de résolution
Philippe : L'hiver est là...et les Jurchens s'installent en Manchourie du sud....prochain raid éclair sur Pékin? Les défenses Ming sont formidables...difficile de passer.
Les Mings sauvent leur capitale et leur honneur, mais le royaume de Corée n'est plus, c'est une victoire décisive pour Philippe et les nippons.
Philippe : Je pense que, comme Coréen, il faut absolument éviter les batailles rangées, au moins jusqu'à l'arrivée des Ming, et passer son temps à casser le ravitaillement nippon (via la guerrilla, on en harcelant sur mer).
Un des éléments qui pénalise le Joseon, c'est la perte des grandes bases navales du sud. Il faut absolument les défendre, cela crée des abcès de fixation pour le japonais et permet de réparer les bateaux (car même s'ils sont meilleurs que les japonais, le manque de réparation fini par causer des pertes)
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Un grand merci à Philippe pour cette partie aussi agréable qu’instructive. Elle m’a permis de découvrir la richesse du jeu, même si j’ai encore beaucoup à assimiler, notamment en ce qui concerne les mécanismes de combat.
J’ai le sentiment que la constitution de piles d’unités produit un effet rouleau compresseur redoutable, une armée plus faible, bien positionnée peut parfois stopper ou freiner cette poussée. Le terrain, le commandement et surtout la reconnaissance jouent un rôle clé. Si l’on peut repérer les cibles les plus vulnérables, il reste difficile de prévoir avec certitude dans quel état se retrouvera notre force après l’assaut et surtout, qui l’attaquera ensuite.
Peut-être faut-il adopter une approche plus nuancée, avec des forces d’écran en première ligne pour amortir les contre-attaques.
Quant aux batailles rangées, je sens qu’il me reste encore beaucoup à apprendre pour en maîtriser toutes les subtilités.
Désolé, si certaines captures d’écran paraissent un peu déformées : le jeu revient automatiquement au bureau lorsqu’on utilise une autre application — comme l’outil de capture de Windows —, ce qui m’a contraint à utiliser une méthode alternative, au rendu parfois moins satisfaisant.
Ceci dit, SGS: Imjin War s’est révélé parfaitement stable, très fluide en PBEM ( en mode classique, sans serveur dédié ) et remarquablement abouti.